Bonsoir Marianne,
Avec un peu de retard... mais pas mal prise par l'organisation
de la soirée autour du Maroc, joli moment...
Pour répondre à ta question sur les manières
de dynamiser un groupe réticent... Je crois que cela passe
par une "réconciliation et écoute du corps. Je
commence souvent par des exercices dynamiques très simples
qui
t'embarquent : course, jeux (genre je te touche un endroit en courant
tu dois le déposer au sol, ce genre de choses) puis sur la
fatigue un temps de relaxation qui rend calme et disponible souvent.
Les propositions dansées sont très simples au début,
proches de situations banales, familières, quotidiennes,
actions primaires : marches, rencontres, prise de l'espace, rythmes,
chutes, sauts, entrées sorties, intégrer des objets,
chaises, banc , tissu.... petit à petit faire rentrer un imaginaire
qui crée une situation dans cette situation, souligner tout
de suite la poésie en induisant une situation un peu plus décalée
que la situation première, en proposant des digressions :
des très ralentis, des changements d'espace (de dos, au sol
ce qui était debout et vice et versa, très loin très
prés...) des canons, quelqu'un en contraste, un regard qui
accompagne...
Autant de propositions qui soulignent que toujours le corps danse
(travail possible sur des gestes quotidiens déformables par
ex) qu'il suffit d'y mettre une intention pour que chaque mouvement
soit habité, je crois que verbaliser et prendre le temps d'être
rassurant sur la "beauté" de chaque geste est important,
qu'il n'y a aucune attente de "danse", car de toutes façons
le corps danse!!
Je crois que l'écriture est précieuse alors, car elle
peut, une fois le corps simplement là, déclencher une
intention imaginaire qui insufflera la dimension artistique de la
"chorégraphie". Un travail ludique de groupe aide
(contraste, empêchement en dansant très près,
raisonnance instinctives...) car en s'appuyant sur les propositions
de l'autre, on oublie souvent ses propres bloquages, et souligne aussi
comme les "croisements" et les "hasards" donnent
souvent une certaine magie et tissent des choses tout à coup
surprenantes, jolies, amusantes...
Voilà je ne sais si cela n'est pas trop flou, mais c'est ce
qui me vient en tout cas comme réponse.
Je te remercie pour ta confiance qui nous permet, et permettra encore
j'espere, de nous enrichir de nos expériences.
Je te réponds dans un prochain mail à la question sur
ce que m'apporte la danse dans l'écriture...
A tout bientôt donc
amicalement
Frédérique
----- Original Message -----
Sent: Monday, November 03, 2008 5:13 AM
Subject: Danses-y
Bonjour,
Frédérique, je te renvoie ce mail qui
m'est revenu car j'avais mal entré ton adresse.
À taper mes textes, j'ai pris beaucoup de plaisir, non parce
que je les ai trouvés géniaux, mais plutôt pour
la saveur joyeuse que ces deux journées passées ensemble
m'a laissé.
Et puis, cela a remis en route pleins de désirs, de projets
et de questionnements.
J'aimerais beaucoup si vous pouviez répondre à cette
question qu'a posé Frédérique et à laquelle
seule, je crois Nora a vraiment répondu : qu'est-ce qu'a apporté
la danse à l'écriture (si cela a apporté quelque
chose)...
Pour ce qui me concerne, la danse me remet en contact avec moi-même,
avec mes émotions, avec une plus grande souplesse et fluidité
de mots sensibles, libérés d'une pensée dominatrice...
Elle m'amène à "un état poétique"
de grande disponibilité et d'ouverture. Elle génère
en moi l'envie aussi d'écrire pour danser encore sur la feuille
et prolonger ainsi la graphie du corps dans l'espace de la salle sur
l'espace du papier : cela peut paraître
cérébral comme analyse et pourtant c'est ainsi que je
le vis.
Frédérique, merci pour ton compte-rendu
très intéressant qui a mis en lumière des éléments
que j'avais ... déjà oubliés.
J'ai aussi une petite question : comment dynamiser un groupe ou des
personnes dans un groupe qui n'ont pas l'habitude de danser ou qui
n'osent pas se lancer ? Tu nous as donné des pistes mais je
ne sais si elles seront suffisantes face à des gens ou enfants
assez bloqués... j'ai déjà rencontré cette
difficulté.
Et toi qu'est-ce que tu dirais de ce qu'apporte la danse à
l'écriture ?
Sophie, merci pour tes textes.
À bientôt peut-être
Je vous embrasse
Marianne